vendredi 24 décembre 2010

Pere JASSE - Bonne Pioche.

Ma contribution au débat concernant les 4x4.
Je suis à connaître un jeune couple écologiste, résidants dans une région de demi montagne, ils élèvent fort bien du reste, de magnifiques chèvres, ils vivent de la vente de leur production fromagère.
Hélas pour eux, ils utilisent un vieux Range®, poussif, crachant fumée noire, fort bruyant pourtant, ils n’ont d’autre choix pour accéder à leur ferme, dans la neige et le froid, par ce chemin si souvent évité des randonneurs à cause de sa forte déclivité, l’état mauvais de la piste, les ravines.
Je suis à connaître aussi quelques médecins, vous savez, de ces anciens, les vrais, les passionnés, ceux qui appliquent le serment d’Hippocrate qu’il vente, qu’il neige ou qu’il pleuve.
Sans 4x4, point de salut l’hiver, sur les plateaux des Combrailles, les flancs du Sancy, dans les neiges d’Aubrac ou du Cantal.
Je suis à connaître aussi quelques infirmières, elles aussi sur le terrain dès l’aube et, jusqu’à tard dans la soirée, elles affrontent les aléas climatiques, là non plus point de salut sans le 4x4, pourtant elles apportent le réconfort, le soulagement auprès des populations démunies ou isolées, le tout avec beaucoup d’abnégation.
Je suis à connaître aussi de ces braves paysans, authentiques, natures et généreux, ceux qui n’hésitent pas à aider afin d’ouvrir le chemin, remorquer, qui le médecin, qui l’infirmière, qui le laitier, qui le boulanger car, parfois, le 4x4 reste coincé lui aussi.
Alors je m’interroge, le berger doit-il abandonner la ferme, descendre à la ville pour vivre des subsides de la collectivité ?
Je reste très inquiet pour le médecin, ou l’infirmière eux qui vont devoir acheter un véhicule en supplément pour, seulement, aller dispenser les cours et formations à la ville obligée, au CHU, la Clinique ou aller à la réquisition fréquente en période de vacances?
Tout ces désagréments, provoqués par des décisions arbitraires, très certainement dictées par des manœuvres électorales. En dressant à nouveau les automobilistes les uns contre les autres, c’est un moyen bien connu, diviser pour régner mais aussi, le risque d’ouvrir encore une boite de pandore et, accentuer d’avantage les inégalités.
Alors qu’un conflit majeur risque et menace d’éclater bientôt, comme déjà en 1950 en mer de chine, il y a plus urgent comme débat. Tous ces décideurs devraient réfléchir et agir en priorité aux cas des sans-logis, aux vieux abandonnés vivants reclus, et aux nécessiteux de tous poils car, si d’aventure il n’y avait plus d’essence prochainement alors, les villageois IRAIENT, contraints et forcés, à la campagne, parcourir la montagne pour chercher les produits de première nécessité, dans la neige et le froid, sous la pluie et, à PIEDS.
Je reste à attendre, j’espère et guette la décision d’un Maire de montagne qui va enfin, un jour prochain, décréter que les véhicules de tourisme n’ont plus droit de citée dans sa commune en période de neige, une réponse du berger à la bergère, le retour de bâton de l’homme de terrain au technocrate de la ville.
A moins que d’ici là, les utilisateurs réguliers de ces engins, artisans, commerçants, agriculteurs, professions libérales et j’en passe, signifient à leurs manières leur désapprobation virulente en exigeant, par exemple, la mise au noir de toutes les routes de France en période hivernale.
En effet, n’est-il pas équitable, pour un habitant rural de notre beau pays, d’avoir un accès assuré aux voies de communications, en toutes saisons, tout comme les résidants de la ville ?
C’est ce que j’en pense ! et vous ?
PJ