Depuis
quelques mois déjà, je suis un observateur obligé mais, pas acteur
de la turpitude du genre humain .
Je
constate avec effarement des faits qui montrent les travers de la
nature humaine y compris l’avidité familiale sans limite, sans
compassion pour les encore vivants.
Hors,
récemment, une nuit, je suis réveillé par un coup de feu, un bruit
caractéristique de poudre noire, je pense à un cauchemar, une très
violente douleur dans le cou irradie jusqu’à mon épaule droite.
J’ai
le souvenir complet des instants suivants, les voici :
Devant
moi, un miroir s’agite de vibrations optiques, en son milieu, une
sorte de bouche déformée semble parler. Je connais ce miroir, ses
enluminures de feuille d’or, la couleur du cadre.
Soudain,
une voix que je devine d’outre tombe, grave et chevrotante façon
André Malraux, s’adresse à moi.
Je
suis la malédiction du miroir me dit-elle, je te sais respectueux
des vielles choses et des vivants aussi, je viens te prévenir de ne
pas me prendre chez toi.
Las
d’assister impuissant aux drames et conflits, enlevé de mes murs
ancestraux, moi, le miroir du temps qui passe, je ne supporte plus ce
monde trop violent des vivants.
Avant
que mon âme ne disparaisse à jamais, je déclenche ma malédiction
pour des générations à tous ceux qui me possèdent.
Tu
transmettras, à qui tu sais, qu’à la rencontre de la couleuvre,
celle du caducée, que ma malédiction est en cours d’exécution.
La
nuit est glaciale, je fais le tour de la maison, personne au dehors,
les alarmes ne sont pas activées, je décide de penser que j’ai
rêvé, que, submergé par les actions récentes, j’ai effectué
l’amalgame négatif d’informations désagréables.
Au
matin, le réveil est difficile, en cours de toilette, je constate la
présence d’une tuméfaction sur mon cou, à droite, bien ronde,
cette trace ressemble à un impact de bille de chasse au sanglier. Je
n’ai aucune douleur, juste cette tâche violacée au vu de tout le
monde.
Aujourd’hui,
plus de trace d’impact sur le cou, ne reste que ce mystère, rêve
ou prédiction ?.
Père
JASSE.